Les affaires reprennent
Préambule : pour une fois, je m'épanche.
Pas de couture, pas de tricot (et non toujours pas de crochet oh ça va...), rien que moi et les méandres de mon affect.
Attention, je me confie...
Avec le soleil et les belles journées qui s'en sont suivies, il y a eu comme un réveil d'hibernation par ici...
Les vacances scolaires ont permis d'être en famille, rien que nous 4, Jazz et la maison.
Le jardin a été le premier bénéficiaire du regain d'activité, et même si il est loin d'être aussi nickel que les jardins entretenus au millimètre par nos voisins (!), nous avons retrouvé ce pourquoi une maison est faite : expédier les loulous jouer dehors (!!!).
Et surtout, profiter d'être dehors, manger, jouer, lire, bref, d'excellents moments.
La terrasse a par exemple, subi un nettoyage en règle, effaçant certaines traces laissées par nos locataires indélicats. A notre retour de l'autre bout du monde, c'est l'intérieur de la maison qui avait été prioritaire.
Un impression veritable de décrassage extérieur et intérieur de notre environnement qui aura été bénéfique.
Et ça, moralement, c'était vraiment important !
Côté intérieur de la maison, mon coin "atelier" a un peu évolué :
J'ai changé de sens le bureau sur lequel repose ma MAC, qui elle aussi, hibernait.
J'ai fait une énième virée dans les cartons restés ouverts et non vidés, un grand ménage dans mon bazar de boutons, rubans, FE etc...
J'en ai également profité pour faire un tour dans la travailleuse, héritage familial qui m'attendait bien sagement. Quelques trésors inside !!!!
Dont du fil Gutermann youpi !!!
Comme automatiquement, l'envie est revenue.
Comme quoi des changements de sens peuvent débloquer un je ne sais quoi qui faisait que non, pas envie de.
Un peu comme un changement de point de vue peut débloquer un blocage moral...
Et puis peut être aussi que j'avais fini mon deuil.
"Aparté : si vous êtres enceinte ou sous l'emprise d'hormones féminines encore fortement présentes, vous assujetissant à une sensibilité exacerbée, je vous invite à passer votre chemin, ce qui suit pourrait résonner particulièrement et ce n'est vraiment pas mon objectif.
Non, vraiment pas.
Alors, la phrase précédent cet aparté devrait vous suffire pour expliquer mon sentiment de réveil d'hibernation"
Vous êtes toujours là ?
Donc, si vous continuez de lire, sachez que je n'avais pas vraiment pour intention de parler de ma petite épreuve qui m'aurait semble-t-il, pas mal marquée. Profondement marquée, même si je ne le réalise véritablement que maintenant.
Flash back.
Notre caisse maritime est arrivée après un paquet de semaines de traversée des océans (des, ouaih, rien que ça !), au mois de novembre.
Et bizarrement, c'est à peu près, à ce moment là, que j'ai fait un test de grossesse.
Un hasard de date qui m'explique à moi même la difficulté que j'ai à vider ces cartons : par à coup avec un stade actuel où je vais piocher dans mon étalage de cartons éventrés au sous sol, au fil de nos besoins.
S'en sont suivies un paquet de semaines entre parenthèses.
Après examens, il s'est avéré que je faisais une fausse couche.
De nouveau.
Alors, même si nous ne cherchions absolument pas à donner un petit frère ou une petite soeur à nos deux petits coeurs, ces évènements ont été plus difficiles à vivre que je ne l'aurais cru.
Je ne ferais pas de long développement sur le handicap de mon fils et les récentes progressions qui ont fait que nous savons désormais de quelle maladie souffre notre fils.
Toujours est-il que, sans que je le comprenne vraiment, mon esprit s'est retrouvé à combattre contre lui-même,
Entre le soulagement du "et s'il était lui aussi atteint de cette maladie ?" et la souffrance causée par l'incompréhension que provoque une fausse couche, j'ai fini sous AG, parce que ce vide ne voulait pas partir. Antinomique mais c'était pourtant ça.
Il y a quelques années, j'ai navigué à vue dans un sentiment de culpabilité vis à vis de mon petit bout d'homme.
L'incertitude quant à sa maladie n'y était probablement pas étranger.
Ne pas savoir de quoi souffre votre enfant, fait que vous vous sentez coupable. Parce que cet enfant, c'est en vous qu'il a grandi.
Et que si il n'était pas tout à fait comme les autres (à quel point ? Quelles conséquences pour lui ? Mais pourquoi ?), c'était votre faute, ma faute.
J'avais mal fait le travail le plus important de toute ma vie.
Aujourd'hui, les années ont passées, je suis extrèmement fière de chaque victoire de mon fils face à la malvoyance.
Le combat est différent, parce qu'aujourd'hui, c'est à lui d'agir, d'accepter sa maladie, d'en faire une compagne douce et de se moquer du regard de l'autre.
Mon travail à moi est de l'accompagner, le mieux possible.
Parce que je ne suis pas responsable de sa maladie, je suis responsable d'en faire une personne merveilleuse.
Et mon extraordinaire est bien en passe de devenir un adulte conscient et soucieux de l'autre.
De mon côté, j'ai eu besoin de toutes ces semaines pour accepter.
Accepter ce qui s'était passé.
Accepter que j'en avais souffert et que même si ça me semblait évident, cette fois, c'est sur. Je n'aurais pas d'autre enfant.
Et ça fait un peu mal quand on en prend conscience.
Alors oui, comme me l'a dit de façon tout à fait délicate (ou pas, c'est selon), l'anesthésiste : "bien sûr c'est difficile, mais vous avez deux autres enfants quand même !'.
Oui quand même, mais quand même, ça n'empêche que ça fait mal.
Une sombre histoire de conscience, de raison et de coeur qui ne parlent pas tout à fait le même language.
Finalement, les semaines se sont transformées en mois,
Un moment compliqué mais nécessaire.
Et le fait de l'écrire ici, résonne comme la fin de cette épreuve.
Le lâcher prise fait beaucoup de bien.
Libérééééé, délivrééééééée. Si, si ! Eh oui !!!
Maintenant, on passe à autre chose, j'ai coupé plein des trucs dans du tissu qu'il faut finir de coudre.
J'ai deux tricots en cours.
Ce message est une sorte d'avant propos, j'ai "perdu" (ou pas) du temps, allez hop, au taf :)
Et puis aussi, comme je me suis un peu vengée sur l'alimentaire pour compenser, j'ai du taf aussi de ce côté là. AheuM.
Allez hop, je vais fêter ce renouveau !!!!! (comprenne qui pourra...)
Conclusion : Entre Anna et Elsa, j'ai une tendresse infinie pour ce film, et au bout d'un moment, je crains que ce ne soient mes enfants qui me supplient d'arrêter de chanter ;)