Bilan (provisoire) d'expat (1)
Presque 1 an de présence sur le territoire...
"L'hiver" calédonien, c'est le moment de l'année où les familles vont et viennent.
En l'occurence, c'est l'heure des aurevoirs et l'exercice n'est pas sans heurts.
Ce matin, notre immeuble a vu aller et venir des mains portant cartons et autres meubles, direction une caisse maritime, caisse maritime qui bientôt voyagera sur un porte container vers le port du Havre.
Ce soir, les enfants perdent un copain, un appartement est tout vide et euh. Pff. Wouin.
Et quant on sait qu'il y a encore d'autres départs à venir. Pff. Wouin !
Alors on regarde l'année qui vient de s'écouler et on fait un petit bilan...
Un petit bilan (provisoire donc), ça donne ça :
"Han la chance que t'as !!!"
C'était une des phrases que j'ai entendue lors de ce premier trimestre de l'an de grace 2012...
Après un peu moins d'1 an d'expatriation, un bilan (non exhaustif) s'impose.
Ce que je n'aime pas ici (ordre aléatoire) :
- la vie chère s'obligeant à l'abstinence de certains produits, produits laitiers en tête [et en plus y a pas de Breizh Cola !!!!]
- le manque de la famille et des amis...
- le manque de ma maison et de mon chat privé de venir par défaut de quarantaine à notre arrivée... [certes, le pov serait malheureux ici]
- la chaleur qui ne sera jamais mon amie c'est définitif ! [Oui bon d'accord pas en ce moment, limite j'ai froid d'ailleurs chouuuettteuuu, quand on aura nettement trop chaud, on pensera à ce moment béni...]
- l'effet du climat (et peut être un chouilla de la poussière de nickel ??) sur la peau fragile de ma fille
- les maux de tête à répétition
- les moustiques qui malgré tous nos efforts (tortillon, anti moustiques, moustiquaires...) nous débusquent et nous créent des réactions allergiques, au moins à moi et mes enfants, mon doux doit avoir une peau trop dure...
Ceci dit, tant que la dengue et autre chikungunya nous oublient... - la découverte de la dengue puisqu'on en parle (!), les cyclones et autre (pseudo) tsunami
- le bon en arrière dans la modernité... Point qui pourrait se décliner sous bien des formes. Sic.
- la publicité mensongère sur les plages de sable fin... Pollution de l'eau et autres déchets en prime.
- entendre mon fils réclamer sa grand mère et ses cousins...
- le "vivre ensemble" des différentes populations de l'île qui s'avère difficile... Et l'air de supériorité que veulent se donner les caldoches...
- un système de soin un cran au dessous de ce dont j'avais l'habitude
- la découverte d'une "communauté" métropolitaine de passage avec laquelle je ne me trouve aucun point commun et qui m'inspire... euh non rien de l'indifférence au mieux :)
Ce que j'aime :
- accès aux produits asiatiques comme si on était à Chinatown ^^
- la découverte de fruits et légumes que je connaissais pas
- voir les enfants s'éclater dans l'eau
- les sorties multipliées avec les enfants rendues possibles par le beau temps
- des lieux dans lesquels nous n'aurions jamais été
- quelques rencontres de locaux qui réconcilient avec la nature humaine
- la découverte de l'histoire et des valeurs d'un pays de l'autre hémisphère
- du temps pour bidouiller (mais comment dire que le chant et mes camarades de voix me manquent...)
Arg, la balance, si l'on s'en tient à la quantité des arguments, penche gravement d'un côté...
Retour dans mon bout du monde (sauf si) été (de métropole) 2014.
Et pourtant, on entend sans cesse, vous avez de la chance de vivre au Paradis (relatif).
Oui mais.
Comprenons nous bien. Le paradis a le visage qu'on veut lui donner.
Je n'ai pas besoin de soleil et de tongs tout au long de l'année pour être heureuse, ça c'est validé.
Et si le principal c'est d'être ensemble et en bonne santé, nous ne sommes pas tout à fait arrivés au "compte est bon" :
- J'ai une confiance toute relative sur le suivi de santé de Tibou. Et d'une.
Et de deux, je me pose de plus en plus de questions à propos des effets de notre environnement sur la santé de Bibounette : réaction aux piqures de moustiques (qu'elle me doit malheureusement, la faute aux gènes ?) et réaction à la chaleur barbouillant sa petite peau de bourbouille. - Evidemment, pour moi, maux de têtes, réaction aux piqures de moustiques, je parle du moral qui a eu bien du mal à revenir au beau ?
- Et un gros bémol sur les conséquences de cette terre chargée de nickel qui subit de surcroit la pollution des pesticides et autres pollution de l'homme...
Pwoualala, mon Paradis est ailleurs ;)
Mais tâchons de ne conserver que le positif pour nous enrichir de cette expérience. Pour continuer d'avancer. Pas à pas.
Et dans peu de temps, nous allons passer une nuit sur un îlot pour profiter de ceux qui partiront bientôt (wouin ! Oui je me répète...) et dans la foulée, la métro va venir à nous, et ça, qu'est-ce que ça fait du bien au moral :D